Le pic vert ou pivert

Si vous entendez un « rire » sonore dans les bois, vous avez probablement dérangé un pic vert au cours de ses activités favorites : enfoncer le bec dans une fourmilière pour attraper des fourmis et leurs larves nourrissantes.

Quel dommage que le pic vert soit si ombrageux ! Dès qu’il se sent observé, il s’empresse de tourner autour du tronc pour se dérober à la vue, et sa silhouette nerveuse, prolongée par un bec en poignard, se perd dans les arbres du parc ou du bocage.

Agrippé aux arbres, le pic vert grimpe par petits bonds, faisant crisser l’écorce rugueuse sous ses griffes. Il s’arrête souvent et passe sa longue langue protractile dans les fissures pour s’emparer des fourmis xylophages.

Mais le pic vert se nourrit surtout d’insectes qu’il trouve à terre, dans les prés. Sur les côtes marines, on le voit même, en hiver, explorer les goémons à la recherche de petits crustacés.

Au printemps, les pics verts se signalent de loin par leur « rire » bruyant, plus mélodieux que leur cri bien connu. Dans la région parisienne, passé les Corbières, ce chant devient plus flûté et plus musical. Il caractérise alors la sous-espèce ibérique aux joues grises.

Le mâle commence, dès mars, à creuser une niche spacieuse dans un vieil arbre. Ce logis, définitivement abandonné par les pics après l’envol des jeunes, sera un abri providentiel pour les oiseaux cavernicoles.

Identification :

Les jeunes sont tachetés et barrés, les mâles ont la face noire, une calotte rouge et le croupion jaune.

Le bout de la langue peut sortir de quelque 10 cm et son extrémité aplatie, enduite de salive, peut atteindre les insectes vivant dans les cavités du sol et du bois.

Vous reconnaîtrez immédiatement le mâle en vol à son croupion jaune vif caractéristique. Il a également une moustache rouge dans le masque noir.

Régime

Il mange des fourmis et des insectes volants. Il accepte, rarement, les vers de farine et la graisse.

Nidification

Le pic vert niche dans les grands jardins s’il trouve un arbre qui lui convient ? Le nid atteint 50 cm de profondeur et l’orifice a 7 cm de diamètre. Le nid peut être occupé plusieurs fois, mais souvent des étourneaux s’y installent.

Mâle et femelle mettent 2 à 3 semaines pour creuser le nid. La nidification a lieu d’avril à juillet, une ponte et 5 à 7 œufs blancs.

En Europe continentale, se trouve une espèce très voisine, le pic cendré. Ce dernier est plus petit, a la tête et le dessous beaucoup plus gris que le pic vert et est dépourvu du masque noir. Seul le pic cendré mâle a un peu de rouge sur le front. Le pic cendré est très difficile à surprendre : mais il perd toute prudence quand on imite son chant, au timbre pur et plaintif.

Les deux espèces sont sédentaires. Malheureusement, les effectifs du pic vert ont quelque peu diminué en Europe continentale, les pluies acides ayant rendu plus rare leur principale nourriture, à savoir les fourmis.