Les mésanges charbonnières sont toujours aussi actives, qu’il s’agisse, l’hiver de rechercher leur pitance, ou de découvrir, dès février, une cavité pour y construire leurs nids. À la mauvaise saison, elles vagabondent en petits groupes bruyants, auxquels s’agglomèrent d’autres oiseaux : quelques sittelles, grimpereaux et roitelets, parfois même un pic. Elles s’en distinguent par leur plumage vif, où se mêlent jaune de chrome, blanc pur, noir lustré et vert olive.
Dans les vergers, les jardins et les bois de feuillus, la mésange charbonnière est souvent la mésange la plus commune, et cette abondance déclenche parfois des exodes en automne. Des bandes de mésanges charbonnières se déplacent alors dans le sud-ouest.
À la fin de l’hiver, le mâle visite les trous d’arbres et de murailles, les nichoirs et cherche a y attirer la femelle, qu’il nourrit de captures de choix. Il exhibe alors le dessin contrasté de ses joues et de sa poitrine, ce qui a pour but de décourager d’éventuels rivaux.
La construction du nid et la défense du territoire absorbent ensuite l’énergie des mésanges charbonnières, qui élèveront parfois deux nichées l’été, époque de la mue.
Une cavité
Durant toute sa vie, souvent brève, la mésange charbonnière évolue dans un périmètre que ne dépasse pas 4 ha, hormis quelques excursions hivernales. Dès janvier et parfois même avant, le mâle est installé sur son territoire. Dans un vieil arbre, dans un vieux mur ou dans un nichoir, il a trouvé un « trou », l’endroit idéal pour faire son nid. Dès lors, il prévient le voisinage en chantant, et chasse tout intrus. Les querelles se limitent le plus souvent à l’intimidation, mais parfois les deux mâles se volent dans les plumes brièvement. À l’adresse de la femelle, il chante plus doucement, dans, sautille autour du futur nid, entre et sort du trou. Conquise, dame charbonnière accepte une becquée de nourriture et les choses sérieuses peuvent commencer.
Un nid bien caché
Oiseau cavernicole, la mésange charbonnière recherche les trous d’arbres pour installer son nid, et aussi pour passer la nuit, en automne et en hiver. Les vieux arbres, dans lesquels les pics font leurs trous, sont très propices…pourvu qu’on les laisse sur pieds, dans les jardins comme dans les forêts. En échange de tels gîtes, la mésange œuvre utilement pour les arbres en bonne santé, en éliminant durant l ‘élevage de leur nichée des milliers de chenilles mangeuses de feuilles.
C’est la femelle qui construit seule le nid, à l’intérieur de la cavité naturelle, ou du nichoir. Attrapant du bec des touffes parfois aussi grosses que sa tête, elle tapisse d’abord le fond du nid d’une grosse quantité de mousse. Ensuite, elle tisse une coupe faite de crins ou poils et d’herbes sèches, n’hésitant pas à défaire soigneusement des pelotes de déjections de rapace pour récupérer des poils. Enfin, la coupe est tapissée de plumes ramassées ici et là. Sous la vigilance territoriale du mâle, qui la suit en chantant, la femelle consacre plusieurs jours à ce travail minutieux.
Le nid achevé, elle y entre et pond 6 à 12 œufs. Lors de la couvaison, elle ne quitte le nid que brièvement : c’est le mâle qui lui apporte à manger. Après environ 2 semaines, c’est l’éclosion, et le début d’une grande chasse aux chenilles…L’évènement a lieu généralement entre fin mars et début avril, afin que les proies soient au rendez-vous.
Nourrir une famille nombreuse
Du petit matin à la tombée du jour, le mâle et la femelle s’activent sans relâche à la recherche de chenilles, mais aussi de petits papillons et autres insectes, voire d’araignées. À cette saison, la chasse se déroule dans le feuillage, au détriment des insectes qui vivent dans les arbres. Nés aveugles et nus, pesant entre 1,1 et 1,7 g, les oisillons pèseront 20 g à leur envol, environ 16 jours plus tard.
Pour assurer une telle croissance, les parents apportent chaque jour entre 30 et 70 becquées à chacun, sans oublier, dans leurs allers et venues, de débarrasser les fientes des rejetons, de se nourrir eux-mêmes, et de faire quelques haltes pour nettoyer leurs plumes. Heureusement qu’il y a les nuits pour reprendre des forces.
Hiver à plusieurs
Les mésanges traversent l’automne et l’hiver en petits groupes. Elles se déplacent à plusieurs à la recherche de nourriture, et fréquentent ensemble les mangeoires. À la mangeoire, chacun se sert selon certaines règles de préséance. Le mâle dominant en premier, puis les autres mâles, enfin les femelles. Les couples se forment sans doute durant ces vagabondages hivernaux, qui ne s’éloignent guère du territoire habituel des individus.
La nuit, chaque mésange dort dans un trou, seule. Les troupes se rassemblent le jour. Vers le mois de janvier, c’est la dispersion, les couples se cantonnent sur leur territoire. Les jeunes peuvent s’éloigner de quelques kilomètres du lieu de leur naissance, ou trouver place dans un trou abandonné par les victimes du froid. Et bientôt, alors que les jours se lèvent plus tôt, tchi, tchi pu, tchi tchi pu, un chant enjoué tourne déjà la page de l’hiver.
Petit oiseau, gros appétit
Plus les oiseaux sont petits, plus ils mangent, proportionnellement à leur masse corporelle. Chaque jour, la mésange doit consommer environ 18 g de nourriture, c’est-à-dire l’équivalent de son poids ! Chaque nuit, lui fait perdre 1 ou 2 g ce qui est considérable pour un si petit oiseau…d’où son empressement à rechercher les graines en hiver et à chasser les insectes, à la belle saison.
Comme tous les insectivores, les mésanges sont de précieux auxiliaires de l’agriculture. Elles consomment toutes sortes d’insectes, et surtout de grandes quantités de chenilles, comme la chenille processionnaire du pin qui affaiblit l’arbre du même nom, ou carpocapse du pommier, qui fait des ravages dans les pommiers.
Identification
On reconnaît la mésange charbonnière à sa taille, 14 cm ; en Europe, c’est la plus grande de la famille. La femelle diffère su mâle par l’étroitesse de sa bande pectorale noire et son plumage plus terne.
Voix
À la fin de l’hiver et en fonction du radoucissement de la température, les couples de mésanges charbonnières se forment et ces oiseaux deviennent alors sensiblement plus bruyants. Les mâles chantent non seulement pour trouver une compagne, mais aussi pour défendre leur territoire.
La mésange adulte a l’un des répertoires les plus variés parmi les petits passereaux/ Le chant comporte plusieurs phrases qui sont des variantes de motifs essentiels bien connus : « titiu titiu« , etc. En prêtant une oreille très attentive, on parvient à distinguer la voix de plusieurs individus.
Les mésanges reconnaissent elles aussi le chant de leurs congénères et ne réagissent pas lorsqu’ils sont émis par des voisines dont elles ont admis la présence. En revanche, elles identifient immédiatement le chant d’une étrangère qui, par son intrusion, pourrait menacer leur territoire. Les cris les plus fréquents sont des « pink pink » émis par les maîtres d’un territoire et un cri d’inquiétude en crécelle « tchre re re re« . Au début de l’été des « tsi tsi tsi » annoncent la présence des jeunes qui viennent de quitter le nid.
Alimentation
En hiver, cette mésange consomme des graines d’arbres (faines) et même des noisettes. Moins agile que les autres mésanges, elle passe beaucoup de temps par terre. L’été, elle capture des insectes, mais aussi des araignées et de petits escargots.
Nidification
La femelle construit le nid avec de la mousse et le tapisse de poils. Elle le place dans un trou d’arbre ou de mur. La période pendant laquelle les jeunes sont encore nourris après la sortie du nid varie selon qu’il y a ou non une seconde ponte.
Avril-juillet : 1-2 pontes. 5-12 œufs blancs tachés de roux. Incubation : 13/14 jours. Séjour au nid: 18-20 jours. 2manciupation : 1-2 semaines après