Le chardonneret élégant, un voltigeur de panache
D’un vol aux courtes ondulations qu’éclairent les taches vives, blanches et jaunes des ailes, la bande de chardonnerets s’abat sur la haute végétation des bardanes et des centaurées.
Ce très bel oiseau ne vient guère dans les jardins trop bien entretenus. Il lui faut en effet des chardons, pissenlits, séneçons ou laiterons, bien que vous puissiez le voir manger des cacahuètes dans des filets. Un groupe de chardonnerets en train de piller des capitules est un spectacle réjouissant.
Si vous voyez un chardonneret sur une cardère, il s’agira sans doute d’un mâle, car la femelle, un peu plus terne, a un bec plus court et extrait difficilement les graines de cette plante. L’espèce mange aussi les graines de quelques plantes ornementales comme la lavande.
Assez rarement seuls, les chardonnerets se mêlent aux troupes de linottes. Cet instinct sociable persiste pendant la période de nidification, où ils s’installent en petites colonies dans les jardins et les vergers, se contentant de défendre un territoire réduit aux alentours du nid.
Dès la fin de l’hiver, les couples se sont formés dans les groupes errants en se caressant le bec. Plus tard, le mâle offrira rituellement de la nourriture à la femelle avant que tous deux se préoccupent de bâtir le nid, tout à l’extrémité d’une branche, au-dessus du vide. Les vieux arbres dont l’écorce rugueuse est couverte de lichen, qui sert au camouflage du nid, sont choisis de préférence aux arbres à feuilles persistantes. Le nid est un petit chef-d’oeuvre.
IDENTIFICATION : plumage bariolé, queue noire et blanche, ailes noires avec une large bande jaune, masque rouge, reste de la tête blanc et noir. Les sexes sont identiques. Les jeunes sont grisâtres, striés de brun foncé, et n’ont pas de rouge ni de noir à la tête.
VOIX : cri fréquent « suitt suitt », « stilkelitt » ou « stilk ». Le chant est un ensemble de notes évoquant un cliquetis.
RÉGIME : l’espèce préfère les graines de cardère, chardon et bardane ; à défaut, il se contente de celles de séneçon, pissenlit ou laiteron voire d’orme, de bouleaux et de pins. Il accepte les cacahuètes et graines pour oiseaux.
NIDIFICATION : le nid, bâti par la femelle avec de la mousse, des racines et des lichens, tapissé de laine et d’aigrettes de chardon, est juché sur un arbre, souvent vers un bout de branche. La ponte, en avril, est de 5 à 6 œufs bleu pâle tachetés de brun-rouge et de violacé. La femelle couve, nourrie par le mâle. Les jeunes s’envolent à deux semaines. Il y a une deuxième pointe en juin-juillet, parfois une troisième. Le territoire est petit : plusieurs couples peuvent nicher à proximité. Les deux sexes déploient ailes et queue pendant la période nuptiale.