Le verdier
Le verdier a peu à peu colonisé les villes au vingtième siècle. Ce changement d’habitudes est dû en partie à la raréfaction des graines de plantes sauvages, conséquence de l’industrialisation de l’agriculture. Et le verdier sait profiter des aliments qui lui sont offerts.
Très grégaires, les verdiers passent l’hiver en petites bandes dans les champs et les jardins en friches. Comme les chardonnerets, ils grimpent sur les tiges des plantes herbacées, dont ils recherchent les graines. Tôt couchés, ces oiseaux conservent tout l’hiver le même dortoir, et, dans la mesure du possible, ne changent guère de terrain pour se nourrir.
Dès mars, le mâle choisit un territoire, sans pour autant rompre les liens communautaires : en effet, ces oiseaux se reproduisent en petites colonies lâches. Cette prise de possession, qui n’entraîne pas de conflits entre les oiseaux, se marque surtout par un répertoire de chants plus variés qu’en hiver, où le verdier se limite au cri de vol, un tchi tchi tchit tremblé.
Le mâle, dissimulé dans le feuillage d’un arbre, pousse un cri monotone entremêlés de roulades aiguës, qui lui a valu le nom de bruant dans nos campagnes. Ce chant primitif est l’un des bruits caractéristiques des villages et des jardins de banlieue.
Le verdier est en effet fortement lié aux agglomérations humaines, et le spectacle du mâle en vol nuptial, zigzaguant entre les arbres, les ailes battant mollement comme celles d’une chauve-souris, est courant dans les avenues de nos villes aux approches du mois d’avril.